dimanche 16 janvier 2011

La mauvaise habitude d'être soi de Martin Page et Quentin Faucompré Editions de l'Olivier

POur la deuxième année consécutive, je commence l'année avec un texte de Martin Page. après la disparition de Paris et sa renaissance à Paris l'an dernier, voici La mauvaise habitude d'être soi, un recueil de nouvelles, ayant toutes des titres aussi délicieux que celui là. Si martin Page a un génie, c'est bien celui des titres. Juste un exemple : une des nouvelles s'appelle "le monde est une tentative de meurtre". Hermétique dit comme ça, sauf qu'une fois la nouvelle lue, le titre s'impose comme une évidence. c'est la façon de martin page, cette façon de créer du mystère, de décaler un totu petit peu la logique de notre monde pour entrer dans une autre dimension, qui finalement nous parle surtout du monde où nous vivons. "Les gens ne supportent pas que l'on vive différemment, surtout si l'on s'offre qu'ils s'interdisent" écrit un des personnages qui prend la décision de vivre à l'intérieur de lui même, littéralement.
Comme dans la disparition de Paris... tout est vraisemblable dans ce roman (le cadre, les personnages, tout est très proche de nous) à un petit truc qui cloche.. Ainsi dans la première nouvelle, un policier sonne à la porte du narrateur pour lui révéler qu'il vient d'être victime d'un meurtre, en un mot qu'il est mort. Et le policier de deviser avec la victime.. étonnant non ?
Dans une autre nouvelle, peut être la plus cruelle, un homme découvre un jour qu'il n'est pas un homo sapiens comme les autres, mais qu'il appartient à une autre espèce animale.. et le voilà classé et protégé. une singularité qui devient un enfer, les sauveteurs de l'espèce animale étant peut être les pires de tous. Dans une autre nouvelle, c'est une ville qui voit tous les animaux fuir les uns après les autres. dans un autre texte, un homme passe une sorte d'entretien d'embauche pour devenir coupable, employant tous les moyens pour convaincre le juge qu'il doit être coupable.
Chez Page, l'enfer c'est d'abord d'être soi même, semble nous dire Martin Page au fil de ces nouvelles très réussies, la forme courte est particulièrement maîtrisée, notamment les chutes inattendues et singulières, rajoutant encore du mystère.
Les dessins de Quentin Faucompré illustrent merveilleusement bien le texte, apportant une pointe de singularité avec une ligne claire étrangement familière.

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