dimanche 4 novembre 2012

Belle famille Arthur Dreyfus Gallimard

Inspiré d'un fait divers mondialement repris (et qu'on ne compte pas sur moi pour faire le rapprochement) Belle famille est une variation sur la disparition d'un enfant prénommé Madec et sur l'emballement médiatique qui en découle. Disons le d'emblée, Belle famille est un livre à moitié réussi. La première partie qui raconte la vie de la famille est plutôt réussie. Madec est un enfant décalé, qui pose visiblement un problème à ses parents et l'ambivalence des sentiments maternels est exposée avec une rare justesse. Le personnage de Laurence, la mère de Madec, épouse du pâlot Stéphane, possède une vraie complexité et demeure du début à la fin du roman un mystère. En revanche, quand le roman veut aller vers la critique sociale, il convainct moins. L'emballement médiatique pour la disparition de l'enfant est l'occasion d'une tentative de critique du monde médiatique, pas vraiment pertinente. On s'étonne que certaines personnes soient nommément moqués, quand un ex ministre de l'Intérieur devenu entre-temps président n'est pas cité. Qu'un universitaire qui n'est pas le plus omniprésent soit raillé au détour d'une page sans qu'on en comprenne bien la nécessité. Pour le reste la mécanique qui fait qu'un fait divers local devient une histoire mondiale n'est pas vraiment mise en lumière. Il suffit d'un beau frère vaguement attaché de presse pour que la mayonnaise prenne et par finir par obtenir une audience auprès du pape et d'obtenir un message d'une star du sport. Qu'il me soit permis d'en douter. Reste l'évocation de Madec, étrange enfant qui semble porter toutes les contradictions de sa famille, dont le destin a quelque chose de tragique, enfant intrépide qui méconnaît le danger et dont la mort paraît être le destin précoce. « Madec aime bien mourir », conclut le roman. Un auteur à suivre...

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